C’est l’anniversaire de la capitale haïtienne, fondée en 1749. Le Nouvelliste en fait sa Une, avec un constat accablant : assaillie par les gangs, Port-au-Prince a vu ses lieux de pouvoir se vider, ses commerçants partir… Ses rues sont désertes. ► Le Nouvelliste.Le Nouvelliste propose ce vendredi (14 juin 2024) toute une série d’articles sur la capitale haïtienne.À « Port-au-Prince, l’une des villes francophones les plus peuplées de l’Amérique », note le quotidien, « l’État à travers ses institutions, tous comme les riverains et les entreprises, ont fui ou ont été contraints de fuir la ville. Pour laisser la place aux gangs criminels qui imposent leur loi ». Le Nouvelliste égrène tous les lieux de pouvoir désertés : depuis la Primature, siège du Premier ministre, et première institution à fuir le centre-ville, en 2019 – jusqu’au Champ de Mars, siège du pouvoir politique et judiciaire devenu un no-man’s land en 2024 – et le théâtre d’affrontements entre policiers et bandits armés.Pour ce qui est du nord de la capitale, il est totalement tombé sous le contrôle des gangs et offre, écrit Le Nouvelliste, l’image d’une région totalement livrée à elle-même, comme « fraîchement frappée par un séisme de grande magnitude ».Port-au-Prince est donc une « capitale à reconquérir » - titre de l’éditorial de Frantz Duval. Une capitale à reconquérir, déjà parce qu’elle a grandi au fil des siècles comme bon lui semble : « la capitale n’était plus aménagée, elle défiait les règles de l’urbanisme » ; et aujourd’hui « la guerre des gangs contre la ville lui a donné le coup de grâce ». L’éditorialiste décrit « des rues vides de piétons » qui succèdent « à des avenues occupées par des immondices », des arbustes qui « percent le béton bitumeux de la chaussée ». Frantz Duval conclut : « Bonne fête Port-au-Prince ! Ton passé te fuit, ton avenir t’attend ».La vie reprend à Pétion-VillePar contre à Pétion-Ville, en banlieue de Port-au-Prince, la vie reprend. C’est ce qu’a pu constater la correspondante de RFI Marie-André Bélange, qui a pu se rendre dans cette commune très éprouvée par la violence des gangs au début de l'année 2024.Elle a ainsi assisté à un match de foot du lycée national de la commune, pendant lequel un élève lui a dit sa joie d’avoir pu reprendre les cours, « les examens officiels approchent et on va donner le meilleur de nous-même pour réussir ».Pour les y aider, le Lycée national de Pétion-Ville s’organise. Il s’agit de leur faire rattraper les heures de cours ratées, explique le directeur Jean Marc Charles, qui confirme : « tous nos enfants sont retournés à l’école ». Il ajoute que des enfants d’autres lycées confrontés à des problèmes de sécurité, et qui sont venus habiter à Pétion-Ville, sont eux aussi accueillis pour préparer leur Bac.Notre correspondante a également croisé un homme qui a pu quitter son domicile de Fontamara, quartier situé au sud de la capitale, pour se rendre à Livres Solidaires, une libraire installée au cœur de Pétion-Ville : « Lors des dernières vagues de violences à Pétion-Ville, on rapportait des