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COVID-19: l'OMS bloque officiellement le vaccin québécois de Medicago

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement rejeté le vaccin COVIFENZ, développé par l’entreprise de Québec Medicago. La décision est justifiée par le fait que la biomédicale appartient de façon minoritaire au cigarettier Philip Morris.

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Medicago a confirmé la nouvelle par courriel vendredi matin, soulignant n’avoir reçu pour le moment qu’une «décision préliminaire».

«[...] une lettre officielle devrait être envoyée sous peu avec des informations complémentaires. [...] Lorsque Medicago aura reçu et revu le rationnel de cette décision, elle sera en mesure de continuer ses discussions sur les prochaines étapes avec ses partenaires et investisseurs», indique la direction, ajoutant travailler «pour trouver une solution satisfaisante».

Le spectre d’une telle nouvelle avait émergé la semaine dernière quand l’OMS avait suspendu le processus d’autorisation en raison des liens de Medicago avec Philip Morris, actionnaire minoritaire détenant 21% des parts de l’entreprise. Le géant Mitsubishi Tanabe est actionnaire majoritaire avec 79%.

Medicago a indiqué qu’aucun autre commentaire ne serait émis pour le moment.

Seule raison

L’affiliation avec Philip Morris serait toutefois la seule raison expliquant la décision insiste la direction de l’entreprise biomédicale.

«La compréhension de Medicago est que la décision de l'OMS est liée uniquement à l'actionnaire minoritaire de l'entreprise et non à l'efficacité et la sécurité de son vaccin à base de plantes contre la COVID-19», insiste le fabricant.

Les essais cliniques de COVIFENZ avaient démontré une efficacité de 71% contre les infections avec symptômes et de 100% contre les formes graves du virus de la COVID-19.

La politique de l’OMS sur les contrats bénéficiant aux entreprises des industries du tabac et de l’armement est toutefois claire et bien connue. Malgré ce fait, l’entreprise basée à Québec avait bon espoir de faire reconnaître son vaccin qui présente des résultats «comparables aux autres vaccins déjà distribués» explique le virologue Alain Lamarre.

«Les règles de l’OMS sont claires. Que ça n’ait pas été prévu par le gouvernement qui a investi ou par Medicago elle-même, c’est assez déroutant», souligne l’expert de l’INRS.

Le fédéral a d’ailleurs investi 173M$ dans l’aventure vaccinale de Medicago contre la COVID-19. Une entente pour l’achat de 76 millions de doses avait aussi été conclue.

Solution

Tout n’est cependant pas perdu pour Medicago. La possibilité d’une vente des parts de Philip Morris doit être analysée estime Alain Lamarre.

«Est-ce que Medicago ou le gouvernement lui-même pourrait racheter les parts de Philip Morris pour sauver la mise? Ça doit être étudié. Parce que ce qu’on comprend, c’est que ce n’est pas l’utilisation d’une plante cousine du tabac qui est le problème, ce sont les bénéfices qu’un cigarettier pourrait en retirer», précise le chercheur.

Le ministre de l’Innovation François-Philippe Champagne a confirmé que le gouv

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