Ramenée à l’arrière-plan en raison de la pandémie, la crise des opioïdes est devenue plus dévastatrice que jamais en Colombie-Britannique, où elle a coûté la vie à plus de 2200 personnes en 2021.
Au total, 2224 surdoses mortelles ont été recensées dans la province du Pacifique, ce qui représente plus de six décès par jour dus aux drogues. Ce total éclipse, de loin, le précédent record de 1767 décès cumulés en 2021.
Parmi les victimes, 83 % présentaient des traces de fentanyl dans leur organisme, confirmant une fois de plus le rôle dévastateur de cet opioïde synthétique 100 % plus puissant que la morphine, souvent mélangé à l’insu des consommateurs à d’autres drogues, principalement la cocaïne.
«Au cours des sept dernières années, le taux de mortalité lié aux drogues illégales a grimpé de plus de 400 %. Les drogues arrivent maintenant au deuxième rang derrière les cancers pour les pertes d’années de vie potentielle», a expliqué la coroner en chef de la province, Lisa Lapointe, en faisant le bilan de la dernière année mercredi.
«Nous ne pouvons pas simplement espérer que ça s’améliore. Il est depuis longtemps temps de mettre fin aux chaos et à la dévastation dans nos communautés provenant du marché florissant des drogues illégales», a-t-elle poursuivi.
Pire que la COVID
Après une accalmie en 2019 qui laissait croire qu’enfin, le pire de la crise des opioïdes était passé, les drames ont recommencé à se multiplier en Colombie-Britannique, où la drogue fait bien plus de ravages que le SRAS-CoV-2.
Depuis mars 2020, 3833 personnes ont péri à la suite d’une surdose dans la province, en date du 31 décembre 2021.
Au cours de la même période, environ 2400 décès liés au virus ont été cumulés dans la province.
Le pire à venir?
Non seulement la crise a repris de plus belle avec la pandémie, qui a rendu plus difficiles d’accès les services d’aide aux toxicomanes, mais une nouvelle tendance inquiète encore plus le Bureau du coroner de la Colombie-Britannique.
En décembre, 50 % des échantillons prélevés sur les victimes de surdoses ont montré la présence d’etizolam, un tranquillisant de la famille des benzodiazépines qui n’était repéré que dans 15 % des cas l’été dernier.
Or, cette substance a le pouvoir d’annuler les effets de la naloxone, le seul antidote aux surdoses d’opioïdes, menaçant d’empirer encore plus le lourd bilan de la province, a détaillé le Bureau du coroner.
Pour contrer cette crise, la coroner Lapointe propose de mieux contrôler l’afflux de drogues et de les rendre disponibles aux consommateurs.
«Chaque jour qui passe sans que nous agissions, six personnes de plus vont mourir. [..] Le temps manque pour faire des recherches et pour discuter. Il est temps d’agir», a-t-elle lancé.
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