Le Canada a su mieux gérer la pandémie de COVID-19, d’un point de vue de santé publique, en s’en tirant avec de plus faibles taux d’infection et de mortalité qu’une dizaine de pays développés similaires.
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C’est à tout le moins le constat auquel arrivent des chercheurs de l’Université de Toronto, qui concluent dans une étude parue lundi dans la revue de l’Association médicale canadienne (AMC) que le Canada se classe en deuxième position, après le Japon, au chapitre du nombre de morts liés à la COVID-19, avec 919 personnes par million.
Le Canada se classe également deuxième au chapitre de la surmortalité, l’indice préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour de telles études. L’Italie et les États-Unis finissent en queue de peloton dans cette catégorie.
«En gardant à l'esprit les incertitudes liées à la causalité, nous pouvons émettre l'hypothèse que les pourcentages élevés de vaccination et le bon respect des restrictions durables en matière de santé publique expliquent au moins en partie les bons résultats obtenus par le Canada pour limiter les charges sanitaires liées au SRAS-CoV-2», expliquent les quatre coauteurs, tous professeurs de médecine à l’Université de Toronto.
Si le taux d’infection du Canada était le même qu’en France, par exemple, près de 9 millions de Canadiens de plus auraient été infectés, font-ils valoir.
Parallèlement, un taux de mortalité similaire qu’à celui des États-Unis aurait fait bondir de 70 000 le nombre de décès, soit près du double du nombre de décès lié au coronavirus enregistré à ce jour (41 566 décès en date du 24 juin).
Notons que les auteurs ont analysé les deux premières années de la pandémie, se fiant à des données allant du 4 février 2020 au 8 février 2022. Cela exclut le pic de contamination du mois d’avril dernier.
Des impacts sous-étudiés
Les choix du gouvernement du Canada et des provinces en matière de santé publique ont entraîné certains impacts négatifs pour lesquels une seule et unique cause reste difficile à cerner.
Les auteurs remarquent ainsi que «des impacts sociaux et économiques sont aussi apparents», mais ne se risquent pas à fournir d’hypothèse.
Parmi les dix pays à l’étude, c’est le Canada qui a connu la plus importante baisse du ratio entre le produit intérieur brut (PIB) et la population: entre les mois de décembre 2019 et 2021, ce ratio a chuté de -1,36%, alors que 6 pays sur 10 ont connu une hausse, comme la Suède (+ 2,81%) et les États-Unis (+2,72%).
Par ailleurs, le Canada arrive troisième dans la liste des pays dont le ratio dette/PIB a le plus augmenté durant la même période (+23,1%), après les États-Unis (+24,8%) et le Royaume-Uni (23,30%).
Il est certain que les décisions du gouvernement ont des effets sur l’économie, puis que l’économie a un impact sur la santé des gens, mais le manque de données et de recul sur les événements en limite la compréhension.
Comme le soulignent les auteurs, les Canadiens ont connu des périodes de fermeture d’école particulièrement lo