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Au Venezuela, « la peur d’une poursuite de la répression »

La polémique continue autour des résultats de la présidentielle vénézuélienne, un mois jour pour jour après le scrutin. La victoire de Nicolas Maduro est mise en doute par l’opposition qui affirme que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l'élection. La mobilisation continue et des rassemblements sont prévus dans tout le pays ce mercredi 28 août par les opposants comme par les pro-Maduro. Si des millions de Vénézuéliens crient à la fraude électorale, les partisans de Nicolas Maduro se comptent, eux aussi, par millions. Notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle, est allée à leur rencontre. Orlando Padron, un ingénieur de 54 ans, est définitivement acquis à la cause du chavisme, l’idéologie du président héritée de son prédécesseur. Il fait partie d’un « colectivo », une milice pro-gouvernementale. Elles sont considérées comme le bras armé des autorités, dans les manifestations notamment, et font la loi dans les quartiers défavorisés. Pour Orlando, la colère de la population vénézuélienne est le fait de ses dirigeants, mal intentionnés. « Pourquoi y a-t-il un mécontentement de la part de l’opposition ? À cause du discours de leurs dirigeants, assure-t-il. Ce sont eux qui créent le problème. Si seulement ils étaient de bonne foi et n’avaient pas l'intention de mettre le feu au pays, de le diviser, s’ils étaient capables d’accepter leur défaite... Mais non, rien de tout ça. Ils sont radicaux. Et comme ils refusent notre révolution socialiste, pour eux, c’est mieux de créer de la division dans la population. »Selon Orlando, le gouvernement doit maintenir sa ligne dure et ne pas plier face à la mobilisation de l’opposition. Mais tous les chavistes ne sont plus aussi convaincus que lui. « Le chavisme est un espace hétérogène, confirme Yoletty Bracho, maîtresse de conférences en science politique à l'Université d'Avignon. Il y en a qui soutiennent directement Nicolas Maduro sans douter de lui, et d’autres qui sont chavistes, mais qui émettent des doutes vis-à-vis de l’élection et se demandent ce qu’il s’est passé. » Quant à la nomination au poste de ministre de l’Intérieur de l’ancien vice-président vénézuélien, Diosdado Cabello, c’est « un signal de Nicolas Maduro à l’aile du chavisme proche de l’armée. Mais le plus inquiétant, c’est que Diosdado Cabello représente aussi un soutien et une continuité des politiques répressives auxquelles on a assisté depuis l’élection présidentielle. » Le président contesté a également annoncé la tenue d’élections d’ici à l’année prochaine pour « renouveler » l’Assemblée, élire les gouverneurs, les maires… « Un passage en force, selon Yoletty Bracho, car il est très difficile d’imaginer participer à de prochaines élections sans le soutien de Nicolas Maduro. Des milliers de personnes qui ont été arrêtées depuis le scrutin présidentiel du 28 juillet dernier » pour n’avoir pas soutenu le président chaviste. « Ces élections annoncées sont un moyen de ratifier ce tournant autoritaire et l’installer institutionnellement. »En Haïti, première opération conjointe contre les gangsLa

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