Ce n’est pas la première fois, dans les colonnes de ce journal, que je prends d’agressives libertés avec la langue de Molière. C’est un héritage d’un ami, un loustic qui aimait dire, entre autres loustiqueries et loufoqueries : « je suis peur et même craint ». C’est aussi, chez moi, la manifestation d’une sorte d’idée folle à régler un dernier compte avec le colonialisme français, de leur asséner une dernière frappe sur la butte Charrier. Mais, mes deux pieds étant plantés dans la réalité, alors je m’en prends à la langue de l’ancien colon à laquelle je prends plaisir à tordre le cou. Aussi, au lieu d’écrire j’étouffe, j’ai préféré écrire je touffe, enfonçant une dague militante au flanc du ‘‘beau parler français’’.