Incontestablement, le projet de réforme constitutionnelle du Président Jovenel Moïse a du plomb dans l’aile. Si personne ne peut nier qu’il existe une très forte résistance de l’opposition et des acteurs de la Société civile organisée contre ce projet de nouvelle Constitution, la nature et le destin ne semblent pas non plus du côté du chef de l’Etat. Mais, obtus, le Président de la République résiste contre vents et marées et s’accroche à ce qui est pour lui une idée force. C’est le grand projet de sa vie. Il le veut, il l’aura, semble-t-il, coûte que coûte, même avec son Conseil Electoral Provisoire (CEP) un peu boiteux dans la mesure où cet organisme, depuis sa formation le 22 septembre 2020, n’a jamais été validé par la Cour de cassation. Qu’importe ! Pendant que l’opposition et une grande partie des forces vives du pays manifestent et font de l’obstruction aux démarches du pouvoir et de l’organisme électoral, le processus devant aboutir à l’organisation d’un référendum populaire sur la nouvelle Constitution suivi des scrutins généraux au cours de l’année 2021 n’a jamais cessé. Depuis l’installation du CEP et la formation du CCI (Comité Consultatif Indépendant), le groupe chargé d’écrire la nouvelle Constitution, les deux entités tentent de mettre en œuvre ce projet présidentiel suscitant espoir pour les uns et inquiétude pour les autres.